Comment est née votre envie de devenir écrivain biographe pour particuliers ?
Face à la déferlante de livres sur la vie de personnalités connues, j’ai eu envie que Monsieur et Madame tout le monde puisse également raconter leur vie. Je leur offre cette possibilité. J’ai décidé de développer cette activité à la suite du décès d’un membre de ma famille dont je ne savais finalement pas grand chose. Nous côtoyons nos proches et nous ne pensons pas à leur poser de questions. Une fois qu’ils sont partis, nous le regrettons.
Quelles qualités exige cette activité ?
Précisément, une bonne écoute, de la curiosité et la capacité à poser les bonnes questions, ce que je pense avoir, étant aguerrie à la pratique de l’interview du fait d’être critique et de rencontrer des auteurs. Il faut instaurer une relation de confiance, cordiale, sans laquelle pas de communication possible mais je suis tenue au sceau de la confidentialité.
Quel est le profil des personnes qui vous sollicitent ?
Le plus fréquemment ce sont des fratries qui se réunissent pour offrir à leur parent, ou grand-parent, la possibilité de raconter leur vie. Il s’agit le plus souvent d’un cadeau à l’occasion d’un anniversaire par exemple. Mais je n’ai pas affaire qu’à des personnes âgées. Un événement particulier peut faire l’objet d’un récit, une tranche de vie également, une relation forte que l’on a vécue avec une personne voire avec un animal. Une personne d’une cinquantaine d’années a ressenti la nécessité de mettre par écrit ce qu’elle avait par ailleurs exprimé à l’issue d’une analyse et d’une art thérapie. Il s’agissait pour elle d’un aboutissement.
Que ressentent ces personnes qui plongent dans leurs souvenirs ?
Si au début je perçois chez elles une certaine timidité, à mesure des séances, elles se prennent au jeu et affirment être ravies par cet exercice. Elles se sentent valorisées ; leur vie, leur expérience intéressent leurs proches. Elles se sentent investies du devoir de transmission et cela leur donne une énergie nouvelle. J’ai souvent eu des remarques de familles, très étonnées du regain de vitalité dont faisaient preuve leur parent pendant ce temps de travail qui peut prendre plusieurs semaines.
Comment définiriez-vous votre travail ?
Je suis une passeuse. Je prête ma plume. J’écris son livre de mémoires avec la personne qui me raconte sa vie, en sollicitant par mes questions le moteur de la pensée et des souvenirs. En fin de compte, il s’agira de son livre alors que tout un travail d’écriture, de structure, de mise en forme et en images aura été réalisé par mes soins.
Car vous intégrez des photos ?
Des photos de famille, des documents divers comme les menus de mariage, les diplômes, des faire-part etc., de manière à élaborer un livre assez complet. La reliure qu’il m’arrive de proposer peut aussi avoir un lien avec le vécu de la personne. Au-delà du récit d’une vie, il s’agit de réaliser un livre personnel, et personnalisé.
Vous définiriez-vous également comme un écrivain public ?
Oui, mais la dénomination d’écrivain biographe est plus juste, concernant précisément mes compétences qui sont d’abord littéraires, comme je le précise par ailleurs.