Le moins que l’on puisse dire est que ce film est très drôle et très audacieux, surprenant de bout en bout, avec Guillaume Canet au mieux de sa forme et Marion Cotillard désopilante, décidément l’actrice française la plus douée du moment. Le couple qui fait souvent la une des magazines people joue avec son image et n’hésite pas à l’égratigner, pour le plus grand bonheur du spectateur.
Tout a commencé par une réflexion d’une journaliste : Guillaume Canet n’est pas très rock’n roll. Il est plan-plan en père de famille rangé, passionné d’équitation… Pas désirable comme le sont d’autres fringants acteurs. Voici que Guillaume Canet réagit et c’est l’escalade dans les déboires comiques. On pensera à Michel Blanc dans Grosse Fatigue, ou à Woody Allen. Il s’interroge, se remet en question et de la figure de l’acteur trop sage qui endosse perfecto et santiags pour prouver le contraire à son entourage et au grand public, le film bifurque vers le thème du jeunisme qui sévit dans la profession. Il adopte un ton un peu plus grave, voire grinçant, sans perdre de vue la comédie qu’il est avant tout. Difficile de trop en dire si l’on veut préserver la surprise !
Le film est jubilatoire car il donne à voir la vie du couple le plus célèbre du cinéma français d’aujourd’hui, avec des références identifiables. Marion Cotillard s’entraîne à parler le québécois car elle a été retenue pour un rôle dans un film de Xavier Dolan, offrant des scènes irrésistibles avec Guillaume Canet, en une mise en abyme réjouissante. Le film progresse sur le mélange réalité-fiction avec la complicité des scénaristes et complices de toujours, Rodolphe Lauga et Philippe Lefebvre qui se sont plus à exploiter les clichés véhiculés sur la supposée vraie vie de Guillaume Canet, ainsi que sur celle de Marion Cotillard à Hollywood et sur les tournages à l’étranger. Guillaume Canet rencontre sa bande de potes dont Gilles Lelouche, Maxim Nucci (alias Yodelice qui signe la très réussie BO), Yarol Poupaud et même le couple Johnny et Læticia Halliday. Notre rocker national pratique ici l’autodérision avec malice. Et d’autres artistes ont joué le jeu, comme Kev Adams, Ben Foster et Yvan Attal campant pour l’occasion le frère d’Alain Attal, producteur et ami attitré de Guillaume Canet alors qu’ils n’ont pas de lien de parenté. Hilarant et déjanté, si le personnage n’est pas « rock », le film l’est indéniablement par son côté jusqu’au-boutiste et par le jeu de massacre de son image auquel se livre Guillaume Canet, avec une belle liberté de ton. Un film pour le moins gonflé !